Le Nouveau recueil

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Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard

par Jacques Sicard

 

 

Ferdinand, est-ce qu’il a ou non le sexe comme le culebras tirebouchonné de Lacan ? Est-ce qu’il a en lui l’éternité rimbaldienne promue au rang de droit naturel ou juste la peau du visage badigeonnée au bleu acrylique ? Est-ce qu’il voit dans la Marianne Renoir qui l’accompagne un Renoir père & fils ou Anna Karina, la femme ? Pierrot le Fou ou Ferdinand ?

 

Ce balancement où Godard le complaît : pas une incertitude, un pendule. Ce rythme binaire dont il ne sort pas tant que dure leur fuite vers le tropique bien nommé Cancer. La duplicité du binaire préférée à la musicalité du ternaire, le cinéma au détriment de la littérature, c’est-à-dire la préférence donnée à l’exclusion réciproque, quand l’attente déçue de la fluidité de l’un fait jouer la spécularité de l’autre et que, comme en un miroir alternatif, l’inversion prime sur la ressemblance.