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 Sébastien Kérel

La chambre de Marcel Proust à Cabourg

 

 

                                Au bout d’une avenue redressée au cordeau

        Où sonnait si bien le pas militaire de juillet, les flonflons qui peu après

    Jouèrent pour lui l’air des morts, le Grand Hôtel repris par la guerre navigue

                           Sur les eaux boueuses de l’Histoire, le marécage de Douaumont où rouillèrent

        Ses fondations Art Déco, le crâne d’Apollinaire et Dieu

                                            Parti à la recherche du temps perdu, industrie et république

                          S’échouaient sur une note de sable aiguë. Les notes d’un piano crissent désaccordées

Sur les dalles marbrées du grand hall. Je suis distraitement

                                         La course sauvage des époques qui changent, sirote un Bloody Mary,       

                                   M’abandonnant à un comfort révolu. Les lettres fluo sur un écran

                    Bleu séminaire rebondissent sur les boiseries, je prends des notes inutiles

                Avant ma clef numérique, quand dans le fond de la chambre

                                                                            Sous la page de verre d’un bureau Belle Epoque

   La neige tourbillonne sur les souvenirs de Proust.