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Louis Moreri LES HÉRÉTIQUES (1698) « C’est curieux
comme le point de vue diffère, suivant qu’on est le fruit du
crime ou de la légitimité »[1]. Parmi
les figures de l’altérité, celle de l’hérétique tient un rôle majeur.
Elle en est aussi une des plus subtiles, et l’on a pu y voir l’un des
moteurs de la religion. En effet, l’hérésie prend sa naissance au cœur
d’une réflexion sur le dogme, c’est une déviation qui advient au sein
d’une communauté dont elle pervertit le cœur[2].
L’hérésie réside dans le choix
décidé et entêté d’une
« erreur »,
comme le remarque bien le lexicographe Du Cange. Dès lors, ce
choix est
stigmatisé et l’altérité rejetée de
la communauté initiale. C’est donc
bien un catalogue d’erreurs – du point de vue catholique[3] – que Louis Moreri (1643-1680) présente dans
son fameux Grand Dictionnaire
historique (Amsterdam-La Haye, 1698, 8e éd., t. III, p. 142-146).
Auteur d’une nouvelle allégorique, Le Pays d’amour (Lyon, B. Rivière,
1665), des Doux plaisirs de la poésie, ou Recueil de diverses pièces en
vers (Lyon, Barthélemy Rivière, 1666), ce polygraphe est aussi, l’éditeur
des Relations nouvelles du Levant, ou Traités de la religion, du
gouvernement & des coutumes des Perses, des Arméniens … (Lyon, Jean
Thioly, 1671) du capucin missionnaire Gabriel de Chinon. Sur
le principe du thème et variations, les hérétiques sont classés
chronologiquement et dessinent l’histoire négative, maudite, du
christianisme, en même temps que son extrême richesse. On en retient
l’aspect doucement lancinant de cette poétique de la liste, le côté
lapidaire des définitions, la poésie des noms, l’inventivité sans fin de
l’histoire. Un supplément de la huitième édition du Dictionnaire
fait d’ailleurs remarquer : « il y a sans doute grand nombre de ces
Hérétiques qui n’existèrent jamais ». Frédéric
Gabriel On
donne ce nom à ceux qui soutiennent quelque erreur en fait de Religion :
& l’on appelle Hérésiarque celui qui est le Chef de quelques Hérétiques,
ou l’Auteur d’une Hérésie. Dès le commencement du Christianisme, on a vu
des Esprits présomptueux, & attachés à leur sens, qui se sont opposés à
la créance de l’Eglise : c’est pourquoi il est très important pour
l’intelligence de l’Histoire Ecclésiastique, de voir la naissance, & la
suite des principales Hérésies, jusque à présent, afin de s’en former une
idée générale, qui marque les différents caractères de ceux qui ont voulu
combattre les vérités de la Religion. SUITE CHRONOLOGIQUE DES PRINCIPAUX HERETIQUES Dans
le premier Siècle. 1.
Simon le Magicien, Chef des
Simoniaques, & des Hérétiques, disait, que le Monde n’était point
l’ouvrage de Dieu, mais celui des Anges ou Démons, & que ces Esprits
l’avaient fait avec de grands défauts. Que nos corps ne devaient point
ressusciter : que les femmes pouvaient être communes ; & que
celle qu’il menait avec lui, nommée Hélène, ou Célène, était le S.
Esprit. Il mourut l’an 68 depuis la naissance de Jésus-Christ. 2.
Cerinthe & Ebion. Ces deux Hérétiques
niaient la Divinité de Jésus-Christ, & voulaient joindre les anciennes Cérémonies
de la Loi Mosaïque avec le Christianisme. 3.
Les Nicolaïtes permettaient la
communauté des femmes. 4.
Ménandre était dans les erreurs de
Simon le Magicien, & faisait profession de Magie comme lui. Il mourut l’an
80. 5.
Hyménée & Philet, niaient la résurrection
des corps. Dans
le second Siècle. 6.
Elxaï & Jexé, frères, Judaïsaient
dans le Christianisme ; & disaient, que ce n’étaient pas un crime de
renier Jésus-Christ de bouche, pendant la persécution, pourvu que ce ne fut
point de cœur. Vers l’an 105. 7.
Les Saturniens, furent ainsi nommés de
Saturninus, Disciple de Simon le Magicien. 8.
Les Basilidiens, de Basilide
d’Alexandrie, soutenaient les erreurs de Simon, d’Hyménée, & de
Philet. Ils niaient aussi, que Jésus-Christ eût été crucifié, & que la
Virginité fut préférable au Mariage. 9.
Les Carpocratites, Disciples de
Carpocrate, disaient, que le Monde avait été créé par les Anges ou Démons,
niaient la résurrection, & rejetaient le Vieux Testament. Ils soutenaient
que Jésus-Christ étaient un pur Homme, né de Joseph & de Marie, mais
qu’à la vérité il était saint & juste. 10.
Les Valentiniens, ainsi nommés de
Valentin leur chef, suivaient les erreurs de Pythagore & de Platon. 11.
Berylle, Evêque de Bostra, disait que
Jésus-Christ ne subsistait avant sa naissance, que dans la Divinité de son Père. 12.
Les Gnostiques, c’est-à-dire, Savants
ou Connaissants ; disaient, que Jésus-Christ n’était pas Dieu, mais
Dieu habitait en lui. Qu’il y avait deux Principes, l’un bon, qui était
Dieu ; & l’autre méchant, qui était le Démon. Que toutes les
voluptés du corps étaient bonnes & légitimes. Ils formèrent plusieurs
Sectes abominables, & furent nommés Borboriens, Stratiotiques, Phibionites,
Socratites, Rachéens, Coddiens, Barbelites & Naasiens. S. Epiphane parle de
leurs abominations. 13.
Les Antitactes disaient que le péché
n’était pas un mal. 14.
Les Nazaréens observaient les Cérémonies
des Juifs dans le Christianisme. 15.
Les Millenaires se persuadaient que Jésus-Christ
viendrait régner corporellement sur la terre après la résurrection, & que
les Elus y jouiraient des plaisirs pendant mille ans. 16.
Les Ophites étaient ainsi nommés du
Grec Ophis, qui signifie Serpent, parce qu’ils disaient que le Serpent,
qui avait déçu le premier Homme était le Christ. 17.
Les Caïniens, Disciples des
Valentiniens, honoraient tous les méchants hommes, dont il est parlé dans
l’Ecriture Sainte. 18.
Les Sethiens disaient que Seth fils
d’Adam, était le Christ. 19.
Les Bassiens interprétaient mal ces
paroles de Jésus-Christ, Ego sum alpha et omega. 20.
Ptolémée tachait de tromper les Chrétiens
par la subtilité des Nombres. 21.
Les Marcites étaient ainsi nommés de
Marcus, qui conférait aux femmes le Sacerdoce, & le pouvoir d’administrer
les Sacrements. 22.
Les Quartodecimans, ou Paschatites,
soutenaient que la Fête de Pâques devait être solemnisée le quatorzième
jour de la Lune du premier mois, suivant la coutume des Juifs. 23.
Les Cerdoniens, Disciples de Cerdon,
admettaient deux principes, l’un bon & l’autre mauvais ; niaient la
résurrection des corps, & rejetaient les quatre Evangiles. 24.
Les Marcionites, avaient pour Chef
Marcion, qui établissait trois principes, l’un qu’il nommait le Premier,
& l’Invisible, sans autre nom : l’autre le Créateur & le
Visible, qu’il disait être le Dieu des Juifs : & le troisième, le
Mal-faisant. Il niait la résurrection des corps, & avouait celle des âmes.
Il déclamait aussi contre le Mariage. 25.
Les Lucanistes admettaient les deux
Principes de Cerdon, & suivaient aussi les erreurs de Marcion, vers l’an
146. 26.
Aquila & Theodotion insérèrent
des erreurs dans leurs Traductions de la Bible. 27.
Les Apellites étaient disciples
d’Apellés, qui admettait un Principe, lequel avait produit le Dieu, qui a créé
le Ciel & la Terre. 28.
Les Hermogèniens, Disciples d’Hermogène,
confondaient les trois Personnes de la Trinité, niaient la Divinité de Jésus-Christ,
& soutenaient, que la matière du Monde était coéternelle à Dieu. 29.
Les Cataphrygiens, ou Montanistes,
ainsi nommés de Montanus, qui se disait le Paraclet, ou le saint Esprit,
condamnaient les secondes Noces, baptisaient les Morts, & faisaient
l’Eucharistie du sang des petits Enfants. Prisque & Maximille étaient
deux femmes, qui suivaient Montanus. 30.
Les Pattalorynchites, ou
Tascodruggites, mettaient le doigt sur le nez en priant, & affectaient une
sainteté apparente, pour séduire le peuple. 31.
Les Tatianistes ou Encratites,
rejetaient le Mariage. 32.
Les Severiens suivaient les erreurs des
Cerdoniens, & des Marcionites. 33.
Les Bardesanites imitaient les
Valentiniens dont j’ai parlé, n. 10. 34.
Les Archonites disaient que ce n’était
pas Dieu qui avait fait le Monde, mais les Archanges. 35.
Les Adamites allaient tout nus, &
se disaient Imitateurs d’Adam en l’état d’innocence. Prodicus fut
l’Auteur de cette Secte. 36.
Florinus soutenait que non seulement
Dieu permettait le mal, mais qu’il en était aussi l’Auteur. 37.
Theodotus, corroyeur de métier[4],
vint à Rome après avoir renié Jésus-Christ à Constantinople : &
osa dire, qu’il n’avait pas renié Dieu, mais Jésus-Christ homme. 38.
Les Alogiens niaient la Divinité du
Verbe, ou de Jésus-Christ, & rejetaient l’Evangile de saint Jean. 39.
Les Artotyrites offraient du pain &
du fromage au Sacrifice de la Messe. 40.
Les Angéliques adoraient les Anges. Dans
le troisième Siècle. 41.
Praxeas niait la pluralité des
Personnes de la Trinité. Ceux qui suivirent ses erreurs furent appelés
Monarchiques, parce qu’ils n’admettaient qu’une Personne en Dieu :
& Patropassiens, parce qu’ils disaient que Jésus-Christ était Dieu le Père. 42.
Les Tertullianistes furent ainsi nommés
de Tertullien, qui tomba dans l’Hérésie de Montanus, & crut que les âmes
étaient engendrées avec les corps. 43.
Les Arabiens croyaient que l’âme
mourait & ressuscitait avec le corps. 44.
Les Aquariens étaient des Prêtres qui
n’offraient que de l’eau dans le Sacrifice de la Messe. 45.
Les Novatiens, Disciples de Novatianus,
disaient qu’il ne fallait plus recevoir dans l’Eglise ceux qui avaient
succombé dans la Foi, quelque Pénitence qu’ils fissent. 46.
Symmachus disaient que Jésus-Christ était
purement homme. 47.
Les Origénistes ou Origéniens
suivaient les erreurs d’Origène. 48.
Les Metangismonites erraient touchant
le Mystère de la Trinité, & disaient que le Fils était dans le Père,
comme un moindre vaisseau dans un plus grand. 49.
Les Helcesaïtes & Samseans judaïsaient,
& faisaient profession de l’Astrologie judiciaire. 50.
Les Valesiens étaient Disciples de Valés
Eunuque, qui suivait les erreurs d’Origène. 51.
Les Melchisedechiens préféraient
Melchisedech à Jésus-Christ. 52.
Les Rebaptisans rebaptisaient les Hérétiques,
contre l’usage de l’Eglise. 53.
Les Sabellianites Disciples de
Sabellius & de Noëtus niaient la Trinité & disaient que la distinction
des Personnes n’était autre chose que la différence de leurs noms. 54.
Les Manichéens, Disciples de Manés,
se séparèrent en plusieurs Sectes, & furent nommés Mataires, Acuans,
Catharistes, Macariens, Apocarites, Dicarites, Brachites, & Abstinents. Ils
admettaient deux Principes, l’un bon & l’autre mauvais, & deux
Royaumes coéternels ; niaient le livre arbitre, & la nécessité du
Baptême ; & croyaient aussi la Métempsychose de Pythagore. 55.
Les Omousiastes disaient que nos âmes
étaient de même essence ou substance que Dieu. Dans
le quatrième Siècle. 56.
Les Meletiens étaient Disciples de
Meletius Apostat, qui se joignit aux Ariens. 57.
Les Ariens suivaient les erreurs
d’Arius, Prêtre d’Alexandrie, qui disait que le Père, le Fils & le
saint Esprit ne sont pas d’une même nature, substance ou essence. 58.
Les Colluthiens furent ainsi nommés de
Colluthus, qui confondait le mal de peine, avec celui que nous appelons malice :
& soutenait que le mal de peine ne venait point de Dieu, non plus que
l’autre. 59.
Les Eustathiens, Disciples
d’Eustathius, Evêque de Sebaste, n’admettaient point le culte des Saints. 60.
Les Donatistes eurent pour Chef Donat,
qui soutint l’Hérésie des Rebaptisants. 61.
Les Marcelliens étaient Sectateurs de
Marcel, Evêque d’Ancyre, qui niait la Divinité de Jesus-Christ. 62.
Les Aëtiens, Disciples d’Aëtius,
rejettaient les Prières pour les Morts. 63.
Les Circuiteurs, disaient, qu’il était
permis de se tuer. 64.
Les Demi-Ariens, niaient que les
Personnes de la Trinité fussent d’une même substance, mais ils disaient, que
leur substance étaient semblable. 65.
Les Eunomiens, Disciples d’Eunomius,
& les Aëtiens suivaient les erreurs d’Arius. 66.
Les Macedoniens ou Pneumatiques,
niaient la Divinité du Saint Esprit. 67.
Les Agnoïtes, étaient Sectateurs de
Theophronius, qui disait, que la science de Dieu n’était pas immuable &
certaine. 68.
Les Rhetoriens soutenaient que tous les
Hérétiques avaient raison. 69.
Les Patriciens ou Paterniens disaient
que notre chair était l’ouvrage du Diable, & qu’il fallait s’en défaire
au plus tôt. 70.
Les Apollinaristes s’imaginaient que
Jesus-Christ avait pris un corps sans âme, parce que le Verbe lui servait
d’Ame. Après, ils avouaient qu’il avait aussi pris une Ame, mais non pas un
Esprit. 71.
Les Timothéens disaient que Jésus-Christ
ne s’était incarné qu’en faveur de nos corps. 72.
Les Collyridiens attribuaient une
essence Divine à la sainte Vierge. 73.
Les Seleuciens soutenaient que Dieu était
corporel, & la matière du Monde lui était coéternelle. 74.
Les Procliniates niaient
l’Incarnation de Jésus-Christ, la Résurrection des corps, & le Jugement
universel. 75.
Les Priscilianistes suivaient les
erreurs des Valentiniens, & des Gnostiques. Ils furent ainsi nommés de
Priscilien, Evêque espagnol. 76.
Les Anthropomorphites donnaient un
corps à Dieu, & la figure d’un homme. 77.
Les Hypsitaires observaient le jour de
Sabbath à la Judaïque, & adoraient le Feu. 78.
Les Antidicomarianites étaient ennemis
de la sainte Vierge, vers l’an 373. 79.
Les Jovinianistes disputaient contre la
Virginité de Nôtre-Dame. 80.
Les Messaliens & Enthousiastes débitaient
leurs songes comme des Prophéties. 81.
Les Bonasiens disaient que Jésus-Christ
n’était Fils de Dieu que par adoption. Dans
le cinquième Siècle. 82.
Jovinien disait que tous les péchés
étaient égaux : que la Virginité n’était pas d’un plus grand mérite
que le Mariage : & que l’homme après le Baptême avait la liberté
de faire la bien, & non pas le mal. 83.
Vigilantius, Espagnol, prêchait contre
le culte & l’Invocation des Saints, contre la Virginité, les Jeûnes
& les Miracles, qu’il appelait Prestiges du Démon. C’est le premier Hérétique
qui ait parû dans les Gaules. 84.
Felix était Manichéen : mais il
quitta son erreur, après avoir été convaincu par saint Augustin. 85.
Les Pélagiens, Disciples de Pélage,
soutenaient que l’homme pouvait garder les Commandements de Dieu, & faire
son salut, sans le secours de la Grâce, & par les seules forces de la
Nature. 86.
Les Abeloïtes se mariaient, mais ils
n’habitaient point avec leurs femmes, & adoptaient les enfants de leurs
voisins, à condition qu’ils vivraient dans la même Secte. 87.
Vincent Victor disait que l’Ame
n’avait pas été créée de rien, mais de la substance de Dieu. 88.
Théodore, Evêque de Mopsueste, &
Diodore Evêque de Tarse, laissèrent plusieurs erreurs dans leurs Ecrits, qui
furent condamnés après leur mort dans le II. Concile de Constantinople en 553. 89.
Les Nestoriens, Disciples de Nestorius,
distinguaient deux Personnes en Jésus-Christ, l’une Divine, & l’autre
Humaine, & disaient que la sainte Vierge n’était pas Mère de Dieu. 90.
Le Faux Moïse voulait persuader aux
Juifs de Candie, qu’il était un Prophète envoyé de Dieu, pour faire les mêmes
miracles que Moïse avait faits. 91.
Eutychès confondait la Nature Divine
& la Nature Humaine en Jésus-Christ. 92.
Les Acéphales étaient certains
Factieux, qui ne voulaient adhérer ni à Cyrille, Patriarche d’Alexandrie, ni
à Jean, Patriarche d’Antioche. * On appela aussi Acephales, ceux qui par politique
approuvaient le Concile de Chalcédoine avec les Catholiques, & le réprouvaient
avec les Hérétiques. Ce Concile fut tenu en 450 & 451 contre Eutychès
& Dioscore. 93.
Pierre le Foulon, Evêque
d’Antioche, Chef des Theopaschites, disait que toutes les trois Personnes de
la Trinité s’étaient incarnées & avaient souffert la Passion. Il tomba
aussi dans les erreurs des Valentiniens, des Manichéens, des Eutychéens, &
des Apollinaristes. Dans
le sixième Siècle. 94.
Les Prédestinatiens soutenaient que
toutes sortes d’œuvres étaient inutiles, tant pour le salut que pour la
damnation. 95.
Deuterius changeait la forme du Baptême,
& disait : In nomine Patris, per Filium, in Spiritu Sancto. 96.
Severus, moine Eutychien, se fit Chef
des Acéphales, nommés aussi Sévérites. 97.
Les Corruptibles, Secte d’Eutychiens,
qui disaient que la Chair de Jésus-Christ avait été corruptible, &
sujette aux passions. 98.
Les Incorruptibles, Aphthardocites,
Phantasiastes, ou Gaïanites, étaient des Eutychiens, qui soutenaient que le
Corps de Jésus-Christ avait été incorruptible, & exempt de passion. 99.
Les Agnoïtes assuraient que Jésus-Christ
avait ignoré le Jour du Jugement, aussi bien que nous. 100.
Les Trithéites, Disciples de
Philopone, admettaient trois Dieux dans la Trinité. 101.
Les Monothélites, appelés aussi
Egyptiens, ou Schématiques, ne reconnaissaient en Jésus-Christ qu’une seule
Volonté. 102.
Les Jacobites suivaient les erreurs de
Jacques Zanzalus, qui publiait en Syrie l’Hérésie des Théopaschites &
Monophysites. 103.
Les Tétradites, ou Pétrites, Secte de
Severites, qui rejetaient le Concile de Chalcédoine tenu en 451. 104.
Didier de Bourdeaux voulu faire
accroire qu’il était le Christ. 105.
Les Chrystolytes tenaient que Jésus-Christ
étant descendu aux Enfers, y avait laissé le Corps & l’Ame, &
qu’il était monté au Ciel avec sa seule Divinité. Dans
le septième Siècle 106.
Les Heicetes étaient certains Moines
qui croyaient Moines qui croyaient qu’il fallait sauteer & danser pour
honorer Dieu. 107.
Les Gnosimaques faisaient profession
d’ignorance, & disaient que l’étude qu’on faisait de l’Ecriture
Sainte était inutile. 108.
Mahomet, Arabe, forma une Secte composée
de toutes sortes de Religions. Il nia la Trinité avec Sabellus ; & dit
avec Carpocrate, que Jésus-Christ n’était pas Dieu, mais Prophète. Il fut
aidé par un Moine, appelé Sergius. 109.
Les Arméniens soutenaient que le S.
Esprit ne procédait que du père, & sacrifiaient à la Judaïque. 110.
Les Theropsychites disaient, que nos
Ames mouraient, comme celle des bêtes. 111.
Les Chazinzariens suivaient les erreurs
d’Arius & de Nestorius ; & de toutes les Images, ils ne
recevaient que celle de la Croix : ce qui donna lieu de les appeler Staurolâtres. 112.
Les Théocatagnostes ou Blasphémateurs
osaient reprendre Dieu, d’avoir fait & d’avoir dit plusieurs choses mal
à propos. 113.
Les Ethnophrones ou Paganizans
imitaient les superstitions des Gentils, en s’adonnant à l’Astrologie
Judiciaire, aux Augures, & aux Sortilèges. 114.
Les Parermeneutes, ou Faux-Interprètes,
interprétaient la sainte Ecriture à leur fantaisie. 115.
Les Lampetiens, Disciples de Lampetius,
disaient qu’un Chrétien doit être libre, & que dans une Communauté
chacun peut vivre à sa mode. Dans
le huitième Siècle 116.
Les Agonyclites ne faisaient leurs prières
que debout, & ne se mettaient jamais à genoux. 117.
Les Christianocategores, ou Accusateurs
des Chrétiens, rendaient un culte idolâtre aux Images. 118.
Les Iconoclastes, Iconomaques, ou
Brise-Images, disaient qu’il ne fallait souffrir aucune Image dans les
Eglises. 119.
Aldebert se disait Souverain dans le
Spirituel, renvoyait tout le monde absous sans Confession, & condamnait les
Pélerinages. 120.
Clément l’Ecossais rejetait les
saints Canons, & les Traitez des Pères de l’Eglise. Il soutenait aussi,
que Jésus-Christ étant descendu aux Enfers, avait délivré tous ceux qui y étaient,
même les Idolâtres. 121.
Les Attingans, Paulitiens, ou
Pauli-Joannites, se servaient pour le Baptême & l’Eucharistie de ces
paroles, Ego sum aqua viva ; & de celles-ci, Accipite &
bibite, qui n’étaient pas des paroles d’instruction. Ils donnaient
aussi dans les erreurs des Valentiniens & des Manichéens. 122.
Félix, évêque d’Urgel, &
Elipand, évêque de Tolède, disaient que Jésus-Christ n’était Fils de Dieu
que par adoption. 123.
Les Albanais établissaient deux
Principes, comme les Manichéens, & attribuaient l’Ancien Testament au
mauvais Principe. Ils ne reconnaissaient point l’autorité de l’Eglise,
& rejettaient le Sacrement de l’Autel, & l’Extrême-Onction. Ils
croyaient aussi la Metempsycose, ou transmigration des âmes d’un corps en un
autre. Dans
le neuvième Siècle 124.
Claude de Turin, Iconoclaste, était
dans les erreurs de Felix, de Nestorius, & des Ariens. 125.
Theoda, fausse Prophétesse, se vantait
de savoir au vrai le Jour du Jugement. 126.
Godescalc, Moine du Diocèse de Rheims,
renouvela les erreurs des Prédestinatiens, & dit que Jésus-Christ n’était
mort que pour ceux qui étaient effectivement sauvés. 127.
Jean Scot, Moine de saint Benoît, se
rendit suspect d’Hérésie, touchant la Présence Réelle du Corps de Jésus-Christ
dans l’Eucharistie : mais saint Thomas, & Bellarmin rejettent le
premier scandale de cette Hérésie sur Bérenger. 128.
Photius, Auteur du Schisme des Grecs,
prit le titre d’Evêque Œcuménique ou Universel. Outre le Schisme, les Grecs
disent que le S. Esprit ne procède point du Fils ; qu’il faut consacrer
avec une Hostie faite de Pain levé, & non pas de pain azyme, &c. *
Il ne parût point d’Hérétiques dans le Xe siècle. Dans
le onzième Siècle 129.
Berenger, Archidiacre d’Angers, eut
diverses opinions sur le sujet de l’Eucharistie, dont les premières ont été
suivies par les Zwingliens & les Calvinistes, appelés Sacramentaires, &
les dernières par les Luthériens. 130.
Heribert & Lisoïs tâchèrent de
renouveler en France l’Hérésie des Manichéens. 131.
Les Simoniaques, qui s’étaient mis
sous la protection de l’Antipape Guibert, vendaient les Prélatures & les
autres Bénéfices. 132.
Les Réordinans ne voulaient point
recevoir dans l’Eglise les Simoniaques repentants, qu’on ne leur eût conféré
les Ordres de nouveau. 133.
Michel Cérularius suivait les erreurs
des Simoniaques, des Ariens, &c. 134.
Les nouveaux Nicolaïtes étaient des
Ecclésiastiques de Milan qui soutenaient que la compagnie des femmes était
licite aux Prêtres. 135.
Les Incestueux soutenaient que le
mariage ne devait point être défendu au quatrième degré de consanguinité. 136.
Les Veciliens, Sectateurs de Vecilon,
Evêque intrus de Mayence, soutenaient que ceux qui avaient été dépouillés
de leurs biens par les Evêques, n’étaient plus sujets à leurs Jugements. 137.
Roscelin disait que les trois Personnes
de la Trinité s’étaient incarnées, que le Fils n’avait pu se faire homme
tout seul, à cause de l’unité d’essence dans les trois Personnes Divines. Dans le douzième Siècle 138.
Durand de Valdach disait que le mariage
n’était qu’une paillardise déguisée. 139.
Marsilius de Padoue se déclara contre
le Pape & la Hiérarchie de l’Eglise. 140.
Les Bongomiles avaient pour Chef Basile
Médecin. Ils niaient la sainte Trinité, & suivaient les erreurs des
Ebionites. 141.
Les Petrobrussiens, ainsi nommés de
Pierre de Bruys, disaient que le Baptème était inutile aux petits enfants :
niaient la réalité du Corps de Jésus-Christ dans l’Eucharistie, &
improuvaient les Prières pour les Morts. 142.
Abélard soutenait une doctrine mêlée
de celle des Ariens, des Nestoriens, & des Pélagiens ; & disait
aussi, qu’on ne devait rien croire, que ce que notre esprit pouvait comprendre
par le raisonnement. 143.
Tandemus ou Tanchelin écrivit contre
les Ordres sacrez, & contre l’Eucharistie. 144.
Les Arnoldistes avaient pour Chef
Arnaud de Bresse, qui suivait les opinions d’Abélard. 145.
Les Henriciens étaient Disciples
d’un Moine de Toulouse nommé Henri, qui ne reconnaissait point l’autorité
du Pape, ni l’Ordre des Puissances Ecclésiastiques. 146.
Les faux Apostoliques improuvaient le
Mariage, & l’Invocation des Saints, ne recevaient point le Baptême, &
niaient le Purgatoire. 147.
Les Pataréens ou Patarins, Cathares ou
Publicains, étaient dans les mêmes erreurs que les Henriciens. 148.
Les Baruliens disaient que nos âmes
avaient été crées dès le commencement du Monde ; & que Jésus-Christ
n’avait pas pris son Corps de la Vierge, mais qu’il avait un Corps Céleste. 149.
Les Vaudois ou Pauvres de Lyon
faisaient un assemblage de toutes les Hérésies de leur Siècle. Il y en avait
qui mettaient une marque sur leurs souliers ; c’est pourquoi on les
appelait Ensabatez. 150.
Les Albigeois admettaient deux
Principes, l’un bon, & l’autre mauvais : niaient la résurrection,
croyaient la métempsychose ou transmigration des âmes, rejetaient le Baptême
& l’Eucharistie. Dans le treizième Siècle 151.
Amaury niait la Transsubstantiation
dans l’Eucharistie, & la Résurrection : & disait que si Adam
n’eût point péché, il n’y aurait point eu de différence de Sexe. 152.
David de Dinan ajoutait aux erreurs
d’Amaury, que Dieu était la matière première du Monde. 153.
Guillaume de Saint-Amour condamnait la
Pauvreté volontaire des Ordres Mendiants. 154.
Didier Lombard suivait les erreurs de
Guillaume de Saint-Amour. 155.
Les Flagellants préféraient la
flagellation au Martyre, & faisaient consister la principale vertu du
Christianisme à se fouetter. 156.
Gérard Sagarel, Chef des Faux-Apôtres,
blâmait les vœux & disait que les Eglises étaient inutiles. *
Raymond Lulle de Majorque, est mis par quelques-uns au nombre des Hérétiques,
parce que, disent-ils, il a écrit que Dieu a plusieurs essences ; que Dieu
le Père a été avant le Fils, &c. Mais d’autres soutiennent avec plus de
raison, que l’on confond Raymond Lulle de Majorque, avec un autre Raymond
Lulle, dit Tarraga, dont les Livres furent condamnés en 1372. Dans
le Quatorzième Siècle 157.
Les Fraticelles, ou Bisochs, qui
avaient pour Chef Herman Italien, disaient que les femmes devaient être
communes. 158.
Les Beguars, Beguins, & Beguines,
vivaient sous une Règle non approuvée & pleine d’abus. Ils disaient
outre cela, que l’homme pouvait acquérir en cette vie une béatitude aussi
parfaite que celle des Saints. 159.
Les Dulcinistes exerçaient l’acte
charnel avec les femmes, sous prétexte de charité. 160.
Les Templiers furent condamnés comme
coupables d’impiété, de sacrilège, & d’Idolâtrie. 161.
Barlaam & Acyndinus confondaient la
substance incréée de Dieu, avec ses effets créés. 162.
Michel de Gesena, & Guillaume Ockam
furent excommuniés par le Pape Jean XX, autrement XXII pour avoir dit que Jésus-Christ
& ses Disciplies n’avaient eu aucun bien, ni en commun ni en particulier. 163.
Lolhard Valter était dans les erreurs
des Petrobrussiens, des Henriciens, des Vaudois, & des Albigeois. 164.
Jean de Poliac disait que les
Confessions faites à tout autre Prêtre qu’à son Curé, étaient nulles. 165.
M. Pierre du Cugnet est mis par
quelques-uns au nombre des Hérétiques, parce qu’il plaida en présence du
Roi Philippe de Valois, contre la Juridiction Ecclésiastique. 166.
Richard d’Armach disait qu’un
simple Prêtre pouvait faire les fonctions Episcopales. 167.
Barthelemy Janovez déterminait la
venue de l’Antéchrist, & ce qui se passerait alors. 168.
Les Turelupins & Cyniques disaient
qu’il ne fallait prier Dieu que de cœur, & que les Eglises étaient
inutiles : Ils n’avaient aucune honte de la nudité ni des actions
lascives. 169.
Raymond Lulle, dit Tarraga, fut
l’Auteur des Livres que l’on attribua à Raymond Lulle de Majorque, &
qui furent condamnés & brûlés sous le Pape Grégoire IX l’an 1372. Dans
le Quinzième Siècle 170.
Les Wiclefites, disciples de Jean
Wiclef, soutenaient qu’un homme qui est en péché mortel, ne peut exercer
aucune Seigneurie, ni Juridiction que toutes choses arrivent par une nécessité
absolue, &c. 171.
Jean Hus, & Jérôme de Prague
soutenaient les erreurs des Vaudois, & des Wiclefites. 172.
Pierre Dresois, & Jacobeau,
Allemands, enseignaient que les Laïcs devaient communier sous les deux espèces. 173.
Les Thaborites étaient soldats de Jean
Ziska, ennemis des Images & des Religieux. 174.
Jean de Rocsesane suivait les erreurs
de Wiclef & de Jean Hus. 175.
Jean Roatius fit bâtir une forteresse
dans la Bohème, qu’il appela Mont de Sion, d’où il disait que la Vérité
sortirait un jour. Mais il s’en servait pour être maître de la campagne
voisine. 176.
Les Pikardins, ou nouveaux Adamites, étaient
pires que les premiers. 177.
Les Orebites, dont Bedricus était le
Chef, s’accordaient avec les Thaborites. 178.
Nicolas Galecus député par les Bohémiens
au Concile de Bâle, soutint cette Proposition, qu’en la Loy de Grâce on ne
pouvait justement faire mourir personne, même par autorité de Justice. 179.
Matthieu Palmier, convaincu d’hérésie,
dans un Livre qu’il avait écrit touchant les Anges, fut brûlé à Corna. 180.
Jean Behain, berger, parlait
insolemment des Prêtres, & publiait que les dîmes n’étaient point dues
à l’Eglise, ni les tailles au Prince. 181.
Pierre de Osma, professeur de théologie
à Salamanque en Espagne, enseignait que la Confession était de l’institution
des hommes. 182.
Herman Riffvik, hollandais, niait que
l’Ame fut immortelle, & que Jésus-Christ fût le véritable Messie. 183.
Les Russiens rejetaient du nombre des
Sacrements la Confirmation & l’Extrème-Onction, niaient le Purgatoire,
& le pouvoir de l’Eglise. Dans
le Seizième Siècle 184.
Martin Luther, Allemand du pays de
Saxe, écrivit d’abord contre les Indulgences, puis contre l’Autorité du
Pape, & enfin contre les Sacrements, la nécessité des bonnes œuvres, le
Purgatoire &c. 185.
Jacques Prépositi, compagnon de
Luther, séduisit tous les Augustins du Couvent d’Anvers, qui fut ensuite démoli
par ordre du Pape Adrien VI. 186.
Les Anabaptistes, outre quantité
d’erreurs qu’ils tiennent de Luther, disent que le Baptême est inutile aux
petits enfants, & qu’il faut les rebaptiser en âge de puberté. 187.
Carlostade quitta le parti de Luther,
& renouvela les premières erreurs de Bérenger, chef des Sacramentaires,
qui nient la Réalité. 188.
Jean Oecolampade abandonna Luther,
& se déclara contre la Réalité du Corps de Jésus-Christ dans
l’Eucharistie. 189.
Les Libertins ou Quintinistes, disaient
qu’on pouvait être en apparence de toutes sortes de Religions, sans en avoir
aucune. 190.
Les Zwingliens ont eu pour Chef Waldric
Zwingle qui écrivit contre la Réalité. 191.
Les Davidiques étaient disciples de
George David, Vitrier de Gand, lequel se disait le troisième David qui devait régner
sur la terre, & suivait les erreurs des Manichéens & des Adamites. 192.
Les Rustaux étaient quelques Luthériens
rebelles qui ne voulaient point payer de tribut aux Princes. 193.
Philippe Melanchton dressa la
Confession d’Augsbourg, & fut Chef des Confessionistes. 194.
Martin Bucer, de Sacramentaire devint
Luthérien, & entreprit d’accorder les uns & les autres. 195.
Balthazar Pacimontran était
Anabaptiste. 196.
Guillaume Farel, Sacramentaire &
Anti-Luthérien. 197.
Les Calvinistes sont Sectateurs de Jean
Calvin, Sacramentaire. 198.
Michel Servet a été Chef des
Servetiens à qui il a enseigné quelques-unes des erreurs du Mahométisme, des
Sabélliens, des Eutychiens & des Anabaptistes. 199.
Les Ubiquitaires ou Brentiens disaient
que le Corps de Jésus-Christ était partout depuis son Ascension, & qu’il
n’y avait point de Transsubstantiation dans l’Eucharistie. 200.
Charles du Moulin était dans les
erreurs de Jovinien, Hérétique du Ve siècle. 201.
Pierre Martyr était Sacramentaire. 202.
Sébastien Castellion a été accusé
d’avoir dit qu’on pouvait suivre indifféremment toutes sortes de Religions. 203.
Théodore de Bèze suivait la secte de
Calvin. 204.
Osiander enseignait que l’homme est
justifié par la justice essentielle de Dieu, & non par la Foi, comme le prétendait
Luther & Calvin. 205.
Stancarus soutenait que Jésus-Christ
était la cause formelle de notre justification par son humanité seule. 206.
Musculus disait que Jésus-Christ était
Justificateur selon les deux Natures : & que pour cet effet la Nature
Divine était morte en Croix, aussi bien que la Nature humaine. 207.
Les Demi-Osiendriens ne recevaient
l’opinion d’Osiander qu’à l’égard de l’autre vie, & disaient que
l’homme n’était juste en celle-ci que par imputation. 208.
Les Amsdorfiens, sectateurs de Nicolas
Amsdorf, rigide Confessioniste (c’est-à-dire attaché à tous les sentiments
de Luther) qui niait la nécessite des bonnes œuvres. 209.
Les Majorites, Luthériens opposés aux
Amsdorfiens. 210.
Les Polygamites, disciples de Bernardin
Okin, Calviniste. 211.
Les Puritains, secte de Calvinistes,
qui prétendent que leur doctrine est plus pure que celle des autres. 212.
Les Déistes croient qu’il y a un
Dieu qui gouverne par sa providence, & une autre vie où il y a des récompenses
pour la vertu, & des peines pour le vice. Ainsi ils ne reçoivent aucun
article que ceux de la Religion Naturelle, & ne croient pas qu’il y en ait
de révélée. 213.
Les Anti-Trinitaires, certains
Ministres Calvinistes qui voulant combattre les Trinitaires tombaient dans les
erreurs de Sabellius qui ne mettaient point de distinction réelle entre les
trois Personnes. 214.
Nouveaux Samosatéens, niaient que le
mot grec Logos qui veut dire Parole ou Verbe, signifiât la seconde
Personne de la Trinité. 215.
Les Illyricains, ou Flacciens, secte de
Luthériens qui soutenaient que les bonnes œuvres étaient inutiles. 216.
Les Oints, Calvinistes Anglais qui
disaient que le seul péché qu’on pouvait faire au monde était de ne pas
embrasser leur doctrine. 217.
Les Patissiers, secte de Ministres Luthériens
de Souabe, qui écrivirent contre Oecolampade, & soutinrent que le Corps de
Jésus-Christ était présent en l’Eucharistie, & qu’il était au pain,
ou sous le pain, comme la chair est dans un pâté. 218.
Les Interimistes : Demi-Luthériens
qui suivaient l’Interim d’Augsbourg. 219.
Les Adiaphoristes disaient que
l’observation des Constitutions de l’Eglise & des Conciles était une
chose différente. Les Antidiaphoristes les condamnaient. 220.
Les Anti-Luthériens ou Sacramentaires
sont ceux qui ayant quitté l’Eglise à l’occasion de Luther, ont abandonné
son opinion, & se sont partagés en d’autres sectes. 221.
Les Belliens : Demi-Luthériens
qui soutenaient qu’il n’était pas permis de faire mourir un hérétique. 222.
Les Boquiniens avaient pour Chef
Boquinius qui disait que Jésus-Christ n’avait pas été crucifié par les pêcheurs. 223.
Les Richeriens, ainsi nommés de Pierre
Richer Calviniste, disaient qu’il ne fallait point adorer Jésus-Christ en sa
chair humaine. 224.
Les Hamstediens suivaient les opinions
d’Hamstedius qui pour accorder l’Anabaptisme avec les autres sectes
d’Angleterre, inventait de nouvelles erreurs. 225.
Les Campanistes, disciples de Jean
Campan Anti-Luthérien & Sacramentaire, qui ne croyait pas que le Fils &
le S. Esprit fussent deux Personnes distinctes du Père. 226.
Les Swenkfeldiens : secte
d’Anti-Luthériens, ainsi nommés de leur Chef, Swenkfeldius. 227.
Nu-pieds, Spirituels ou Séparés :
Anti-Luthériens qui abandonnaient tout pour imiter, disaient-ils, la vie des Apôtres. 228.
Les Mennonites, Tibbes, ou Meliapes,
avaient Simon fils de Mennon pour Chef, qui rejetait le Baptême, & disait
que Jésus-Christ avait pris son Corps de la substance de Dieu le Père, &
non pas de la sainte Vierge. 229.
Les Libres : certains Anti-Luthériens,
à qui Jean Hutus avait fait accroire qu’ils étaient, & de nom & de
fait, le véritable peuple d’Israël. 230.
Les Ambrosiens ou Pneumatiques :
secte d’Anabaptistes qui rejetaient l’un & l’autre Testament. 231.
Les Augustiniens : disciples
d’un Sacramentaire, nommé Augustin, qui disait que le Ciel ne serait ouvert
à personne, avant le dernier jour. 232.
Les Melchiorites, ainsi nommés de leur
Chef Melchior Hofman, Anti-Luthérien, qui soutenait que Jésus-Christ n’avait
qu’une nature, & qu’il n’avait point pris son Corps de la Substance de
la Vierge mais de la sienne : Que notre salut dépend de nos seules forces
sans la Grace, &c. 233.
Les Monastériens : secte
d’Anti-Luthériens & Anabaptistes, conduits par Jean Bokaldi, qui avait
changé les paroles de la Cène, & disait Prens, mange, souviens-toi du
Seigneur. 234.
Les Clanculaires : certains
Anabaptistes qui cachaient leur créance. 235.
Les Manifestants, autres Anabaptistes
qui publièrent leurs opinions, & donnaient le nom d’impies aux
Clanculaires. 236.
Les Baculaires ou Stebliers :
Anabaptistes qui ne voulaient porter que des bâtons pour toutes armes. 237.
Les Scripturaires : secte
d’Anti-Luthériens qui ne recevaient point d’autres preuves que de
l’Ecriture Sainte. 238.
Les Olliers : Anti-Luthériens qui
se réglaient tour à tour, & se plaisaient à faire bonne chère. 239.
Les Batemburgiques : quelques
Coureurs qui s’étant mis à la suite d’un soldat séditieux, pillaient les
Eglises & renversaient les Autels. 240.
Les Pacifiques : secte
d’Anabaptistes. 241.
Les Pastoricides : certains
Anabaptistes qui en voulaient principalement aux Prélats de l’Eglise. 242.
Les Sanguinaires : quelques
Anabaptistes qui buvaient du sang humain en faisant leurs serments. 243.
Les Anti-Chrétiens : impies qui
blasphémaient contre Jésus-Christ. 244.
Les Démoniaques : Anabaptistes
qui croyaient que les Démons seront sauvés à la fin du monde. 245.
Anti-Démoniaques : quelques
Confessionistes qui nient qu’il y ait des Démons. 246.
Les Sabbataires : Secte
d’Anabaptistes qui gardent le Samedi à la Judaïque. 247.
Les Communiquans, ainsi nommés parce
qu’ils voulaient introduire la communauté des femmes. 248.
Les Condormans : Anabaptistes qui
couchaient pêle-mêle. 249.
Les Larmoyants : Anabaptistes qui
ne priaient Dieu qu’en pleurant & en criant. 250.
Les Significatifs : Secte de
Sacramentaires qui disent qu’en l’Eucharistie, il n’y a que le Signe du
Corps de Jésus-Christ. 251.
Les Tropistes : Sacramentaires qui
veulent qu’on prenne dans un sens figuré les paroles de l’institution de
l’Eucharistie. 252.
Les Energiques tiennent qu’en
l’Eucharistie il n’y a que l’énergie & la vertu du Corps de Jésus-Christ. 253.
Les Arrhabonaires disent que
l’Eucharistie n’a été donnée que comme un Gage du Corps de Jésus-Christ. 254.
Les Adessenaires sont divisés en
quatre Sectes. La première tient que le Corps de Jésus-Christ est au pain :
la seconde, à l’entour du pain : la troisième, avec le pain :
& la quatrième, sous le pain. 255.
Les Métamorphistes disent que Jésus-Christ,
étant monté au Ciel, a tout à fait transformé & divinisé son Humanité. 256.
Les Iscariotistes soutenaient que Judas
Iscariot n’avait pas reçu le Corps de Jésus-Christ dans la Cène. 257.
Les Laïco-Céphales : Sectateurs
de Sansom & de Morison, Anglais, qui prêchèrent lors du Schisme, que les
Rois sont les Chefs de l’Eglise aussi bien que de l’Etat. 258.
Les Effrontez se raclaient le front
jusqu’au sang & prétendaient être de vrais Chrétiens après cette cérémonie. 259.
Les Neutraux : Sacramentaires qui
s’abstenaient de la Communion, disant que la Foy suffisait. 260.
Les Manus imposants : Secte de
Confessionistes qui croyent que l’imposition des mains faite par les Laïcs
est un Sacrement. 261.
Les Bisacramentaux ne reconnaissent que
deux Sacrements, le Baptême & l’Eucharistie. 262.
Les Trisacramentaux ajoutaient
l’Absolution. 263.
Les Quadrisacramentaux y joignaient
l’Ordre de Prêtrise. 264.
Les Sépulcraux nient la descente de Jésus-Christ
aux Enfers, quant à l’Ame : & disent qu’il n’y est descendu que
quant au corps : interprétant le mot d’Enfer par celui de Sépulcre. 265.
Les Infernaux disent que Jésus-Christ
a souffert les tourments des damnés dans l’Enfer. 266.
Les Invisibles : ceux qui tiennent
qu’il n’y a point d’Eglise visible ; comme plusieurs Luthériens,
& Anabaptistes. 267.
Les Biblistes n’admettent que le
texte de l’Ecriture, sans aucune Interprétation. 268.
Les Pénitentiaires : ceux dont
les principales erreurs sont touchant la Pénitence. 269.
Les Sociniens, ainsi nommés de leur
Chef Socin Italien, qui a renouvelé les erreurs de Paul de Samosate, & de
Photin. 270.
Les Gabrielites pensent que Dieu
n’est qu’un mot, mais que par la puissance de ce dernier, la proposition
« Dieu existe » est vraie. Dans le Dix-septième Siècle 271.
Les Arminiens, ou Remontrants :
quelques Ministres Hollandais accusés par leurs Confrères d’erreur sur les
doctrines de la prédestination & de la grâce. 272.
Les Gomaristes : rigides
Calvinistes, opposés aux Arminiens. 273.
Les Cornnartiens, ainsi nommés de leur
Chef Cornnartius, qui niait le pêché originel. 274.
Ezéchiel Medensis, Luthérien qui se
disait le Grand Prince & le Verbe de Dieu ; & prêchait que Jésus-Christ
était en lui personnellement & essentiellement. Il rejetait les Sacrements
des autres Luthériens. 275.
Les Frères de la Roze-Croix, autrement
les Invisibles & les Inconnus, étaient Luthériens & Magiciens. 276.
Les Illuminés : faux Dévots qui
prétendaient que l’Oraison mentale & la Contemplation les avait tellement
unis à Dieu, qu’ils n’avaient plus besoin de Sacrements, & que tout
leur était permis, parce qu’ils ne pouvaient plus pêcher. [1]
André Gide, Les Faux-Monnayeurs, cité en exergue de Hans
Blumenberg, La légitimité des Temps modernes. [2] Jérôme définit l’hérésie comme perversum dogma (Gratien, Decretum, pars II, C. XXIV, quaest. III c. 26). [3] A la fin de la préface du Dictionnaire, Moreri dit de lui, imitant Pacien de Barcelone : « Christianus mihi nomen est, Catholicus vero cognomen ». [4] Ouvrier qui apprête les cuirs.
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